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Association pour un Liban Laïque
Initiative belgo-libanaise
جمعية من أجل لبنان علماني

مبادرة بلجيكية-لبنانية


A propos de la laïcité

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Articles et activités à propos de la laïcité

Pages spéciales :

Marche Laïque libanaise - Lebanese Laïque Pride
مَسِيرَة من أجل دولة علمانيّة في لبنان

La Marche laïque libanaise - Lebanese Laïque Pride est un mouvement citoyen libanais qui défend le principe d'un État non-confessionnel et non-religieux.

La Marche laïque de 2011

La Marche laïque de 2010

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>> Actuellement au Liban, se développe un mouvement citoyen pour réclamer la fin du système confessionnel et un mode de gouvernement plus démocratique. Voir les différents extraits de presse.

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>> La Libre Belgique, 12 mai 2011, A l'assaut du confessionalisme, par Emilie Sueur

>> Now Lebanon, January 5, 2011, Sectual Healing is a Process, by Nadine Elali

>> L’Orient-Le Jour, vendredi 19 mars 2010, Un mariage collectif au centre-ville pour dire oui… à un code de statut personnel civil, par Suzanne BAAKLINI

>> www.infosud.org, 13 mars 2010, "Une marche pour la laïcité au Liban et la Constitution libanaise", par Alexandre Medawar, éditeur du supplément mensuel L’Orient littéraire

>> Féminisme, laïcité, libération, revue « Politique » n°63, février 2010, par Noura Amer

>> L'Orient - Le Jour, jeudi 18 février 2010, Conférence à quatre voix sur l’abolition du confessionnalisme politique à Paris, par Élie MASBOUNGI

>> France 24, Reportage vidéo S. Khoury : "Ils rêvent à un Liban libre"

>> Blog Libnanews, 01 décembre 2009, "Liban Laïc", publié par Frenchy
Une étude sur les statuts personnels en Egypte et au Liban par Samir Traboulsi (USJ), 7 juin 2001

>> Le Soir, mercredi 20 mai 2009, les acommodements raisonnables : page 20 ; page 21

>> La Libre Belgique, lundi 18 mai 2009, page 46, "Raisonnables", les accomodements ?, Collectif R.A.P.P.E.L.

>> L'Orient-Le Jour, 14 avril 2009, Un monument et une minute de silence en mémoire des victimes, George Achi

>> L'Orient-Le Jour, 14 avril 2009, Joumblatt plaide en faveur de l'abolition du confessionnalisme politique, George Achi

>> Nahar al Chabab - Beyrouth, 26 février 2009, A propos de la suppression de la religion dans les régistres de l'état civil (article en langue arabe)

>> La Libre Belgique, 25 février 2009, page 11: Un petit pas vers la laïcité, Emilie Sueur, correspondante à Beyrouth

>> La Libre Belgique, mardi 27 mai 2008, page 22, Du bon usage de la laïcité, Marc Jacquemain, Nadine Rosa-Rosso

>> i-loubnan.info, 25 mars 2008, La laïcité au Liban, un âpre combat face au confessionnalisme, interview de Mr Nasri Sayegh, par Rana Moussaoui

>> El Watan - Algérie, 12 février 2008, Adlène Meddi, interview de Hani Naïm, journaliste, membre fondateur de la Maison laïque

>> Libération, jeudi 10 janvier 2008, Robert Malek écrivain franco-libanais et consultant : "Pour un Liban laïc"

>> Vers l'Avenir - toutes éditions, 02/12/2006, page 7: Fouad CHAMAS Futur échevin liégeoisPS, d'origine libanaise " Il faut instaurer un État laïc "

>> Le Soir, 09/12/2005, page 20: Nasri SAYEGH, penseur laïc en terre musulmane

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>> L'Orient - Le Jour, jeudi 18 février 2010, Conférence à quatre voix sur l’abolition du confessionnalisme politique à Paris, par Élie MASBOUNGI

Le Collectif de citoyens libanais et amis du Liban (CLAL) a organisé dans les locaux du Musée social ( à Paris) un débat sur le thème du confessionnalisme politique au Liban avec la participation d'éminents professeurs et chercheurs, notamment le sociologue Talal Atrissi de l'Université libanaise, MM. Albert Kostanian, membre du bureau politique du parti Kataëb, Antoine Messarra, membre du Conseil constitutionnel et Kamal Hamdane, qui a remplacé au pied levé le journaliste Nasri Sayegh retenu à Beyrouth à cause d'un léger malaise.
Sous la direction de notre confrère Georges Sassine qui a assumé le rôle de modérateur, le débat s'est articulé sur des questions précises auxquelles les intervenants ont répondu, chacun à sa manière et selon son point de vue. Une évolution du système politique libanais dans le sens d'une déconfessionnalisation peut-elle être envisagée ? Un système laïc est-il possible au Liban ? Selon quel procédé et sous quelles conditions le système pourrait-il évoluer ?
Vaste sujet que les conférenciers ont exploré, mais sans préconiser des solutions.
Pour le phalangiste Albert Kostanian, le débat a été une occasion de critiquer sévèrement la proposition du président de la Chambre, Nabih Berry, de créer un organisme chargé d'abolir le confessionnalisme politique conformément à l'accord de Taëf. Et ce faisant, M. Kostanian a reflété la position de son parti, s'interrogeant sur le timing de cette initiative et affirmant que « les circonstances ne sont pas propices actuellement à la formation de cette commission ». Selon lui, « il faut s'attaquer en priorité aux racines du mal, c'est-à-dire répondre aux inquiétudes des diverses communautés libanaises, notamment chrétiennes ».
Pour sa part, Talal Atrissi a estimé que « lorsqu'on aborde le dossier de l'abolition du confessionnalisme politique, on pose plusieurs questions à la fois puisque le pays est établi sur des bases confessionnelles et que le sujet suscite des inquiétudes au sein de toutes les communautés ». Il a dénoncé au passage les interférences régionales dans la politique libanaise, avant de souligner que M. Berry a posé le problème du système confessionnel mais n'a rien proposé de concret. Après avoir rappelé que les partis laïcs de gauche préconisaient dans le passé l'abolition du confessionnalisme politique, il a relevé qu'aujourd'hui, ce sont des formations représentant des communautés religieuses qui en parlent, « probablement dans l'espoir d'en tirer profit ». M. Atrissi a affirmé que la société civile et les organismes qui la représentent ne sont pas aujourd'hui aptes à soutenir ce genre de projet, « dans la mesure où nombre d'entre elles ont des connexions avec l'étranger par le biais de certains financements ».
Antoine Messarra a d'emblée cité l'ancien président Charles Hélou qui comparait le confessionnalisme à une « poubelle où l'on peut jeter tout ce qui ne nous plaît pas ». Sur le même ton anecdotique et à coups de métaphores, M. Messarra a comparé ce système à « une maladie dont nous ne maîtrisons ni la pathologie ni la thérapie », ajoutant que ce mal s'est « aggravé par un défaut de méthode ».
Kamal Hamdane a pour sa part indiqué que le SPC (comprendre : système politique confessionnel) « qui est supposé rassurer les communautés, ne parvient pas à le faire ». Il a évoqué les époques au cours desquelles on accusait le « maronitisme politique » de tous les maux du pays, soulignant que les mêmes accusations sont portées aujourd'hui contre le « chiisme politique »... M. Hamdane devait souligner la gravité des disparités sociales, citant à titre d'exemple un certain nombre de régions libanaises où « le seuil de pauvreté internationalement reconnu a été enfoncé depuis un bon moment du fait du recours systématique de l'État aux taxes indirectes abusives qui ont triplé durant les trois dernières années, provoquant les déplacements de population que l'on connaît ». Il devait enfin dénoncer « la complicité » et « la solidarité » des élites qui dirigent les diverses communautés libanaises.
Au chapitre des solutions, les conférenciers ont procédé à un nouveau « tour de table » constatant qu'il n'y en a pas pour le moment, sinon d'aller vers une démocratie numérique.
Pour eux, la démocratie consensuelle pourrait être un moindre mal.



>> L'Orient-Le Jour, 14 avril 2009, Joumblatt plaide en faveur de l'abolition du confessionnalisme politique, George Achi

Le chef du PSP, Walid Joumblatt, a plaidé en faveur de l'abolition du confessionnalisme politique, dans son éditorial hebdomadaire au Anba', organe du parti.
M. Joumblatt a estimé qu'avec la commémoration du 13 avril 1975, la responsabilité des forces politiques s'accroît. Selon lui, celles-ci « doivent s'élever au-dessus des différends mesquins et concentrer leurs efforts sur l'édification d'un État fort, capable de protéger tout le monde et de répondre aux aspirations des Libanais ».
Le chef du PSP a en outre considéré que « le développement du système libanais commence nécessairement par une décision courageuse » qui est, selon lui, l'abolition du confessionnalisme politique et la poursuite de l'application de l'accord de Taëf. M. Joumblatt a constaté que « le confessionnalisme est ancré dans plusieurs domaines de la vie politique et nationale », jugeant nécessaire de « ne pas se laisser décourager par cet état de fait qui risque d'ébranler l'édifice interne ». Il a plaidé dans le même temps en faveur d'une évolution de la loi électorale, rappelant que la loi actuelle est le fruit de l'accord de Doha et n'est pas à la hauteur des aspirations des Libanais. Selon lui, il est important de réfléchir après les élections pour voir comment améliorer la représentation politique à travers le développement du système électoral.
M. Joumblatt a indiqué que si l'échéance électorale se déroule avec le maximum de succès, la situation sera davantage propice à un règlement des dossiers socio-économiques « qui n'établissent pas de distinction entre opposition et majorité ».


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>> La Libre Belgique, 25/02/2009, page 11: Emilie Sueur, correspondante à Beyrouth

Un petit pas vers la laïcité

Les Libanais peuvent s'abstenir d'indiquer leur religion sur la carte d'identité.
Certains espèrent que cela ouvrira la voie à l'acceptation du mariage civil.

Pendant la guerre civile, les Libanais ont vécu dans la hantise de l'assassinat à la carte d'identité. La religion étant inscrite sur le document; il était facile pour un milicien de décider de la vie ou de la mort du porteur selon qu'il appartenait à la "bonne” ou à la "mauvaise” communauté.

Quand les armes se sont enfin tues, la mention de la confession a été supprimée des cartes d'identité. Il a fallu alors attendre 19 ans pour que le ministre libanais de l'Intérieur, Ziad Baroud, décide, le 11 février, que ses concitoyens pouvaient, s'ils le souhaitaient, supprimer ou s'abstenir de mentionner leur religion dans les registres d'état civil. " Cette décision est historique”, estime Kamal Salibi, historien libanais et membre du Centre civil pour l'initiative nationale . "Mais en ce qui concerne son impact, il dépendra de la réponse des Libanais”, ajoute-t-il. Aujourd'hui, il est difficile de savoir si la majorité des Libanais décideront de rayer la mention de leur religion. Joanna, une trentenaire créatrice de sa propre entreprise, veut profiter de ce nouveau droit car il est " important que la religion reste dans la sphère privée”. Salma, une employée de 42 ans, ne fera pas la démarche. " La mention de notre religion est importante pour nous, Libanais; cela fait partie de notre identité. En plus, la retirer ne changera rien au fonctionnement de notre société ou de notre Etat”, estime-t-elle.

Au Liban, le pouvoir est partagé sur des bases confessionnelles, de même que les postes dans l'administration publique. Les communautés religieuses bénéficient également d'une autonomie législative et judiciaire en matière de statut personnel. Ainsi, sur les questions de mariage, divorce ou encore succession, les Libanais ne sont pas tous soumis au même régime juridique.

Dans ce contexte, de nombreux représentants de la société civile, tout en saluant la décision du ministre de l'Intérieur, ont souligné son caractère essentiellement symbolique. " C'est un pas dans la bonne direction, mais le gouvernement doit faire un pas supplémentaire et assurer que tous les citoyens puissent avoir accès à des lois sur le statut personnel qui ne sont pas fondées sur la religion et qu'ils puissent bénéficier d'un traitement égal”, estime Nadim Houry, représentant au Liban de Human Rights Watch.

Signe que la route est encore longue vers la déconfessionnalisation de la société libanaise, les autorités religieuses restent sereines face à la directive du ministre de l'Intérieur. " L'Eglise n'est pas inquiète; cette décision ne remet rien en cause pour nous”, estime père Bou Qassem, directeur du centre d'information catholique. Un avis que partage cheikh Mohamed Noukari, directeur de Dar el-Fatwa, le conseil communautaire sunnite.

Ni l'un ni l'autre ne pensent notamment que cette mesure pourrait ouvrir la voie au mariage civil, pour l'instauration duquel toute une frange de la société milite depuis des années. S'il est reconnu quand il est conclu à l'étranger, le mariage civil est impossible au Liban. Sur ce point, père Bou Qassem rappelle que " l'Eglise y est opposée. Mais si une décision est prise, nous l'accepterons bien sûr”. " Nous sommes totalement contre. Il n'y aura jamais de mariage civil au Liban”, assure pour sa part cheikh Noukari. " Le mariage civil mettrait le Liban en danger, car il toucherait au compromis entre les religions sur lequel notre pays est fondé.” Certains analystes estiment néanmoins que c'est par peur de perdre leur influence que les autorités religieuses s'opposent au mariage civil.

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>> Libération, jeudi 10 janvier 2008, Robert Malek écrivain franco-libanais et consultant :

"Pour un Liban laïc"

Le processus de démolition permanente (assassinats, intimidations, pressions, etc.) l’a emportré sur notre capacité à entretenir l’immense espoir né au printemps 2005. Nous sommes réduits à nous engluer dans la fatalité, pleurer nos compatriotes assassinés les uns après les autres. Subir ainsi c’est mourir à petits feux, but recherché par ceux qui, inlassablement depuis 1943, expriment par de lâches et viles exactions leur mécontentement de ne parvenir à anéantir notre peuple et contrôler la région. Le mal libanais réside en l’absence d’Etat de droit. Cette situation bénéficie à ceux qui instaurent un Etat dans l’Etat, stimulés par les influences externes. Pour instaurer un Etat de droit, il faut un homme d’Etat à la tête de l’Etat. Un homme (ou une femme) qui, pour succéder au mandat fantomatique d’un président brillant d’impuissance et resplendissant de soumission, ait pour première ambition de sauver son pays de ces ingérences étrangères et le débarrasser de toutes ses querelles intestines, tribales, dynastiques et claniques. Alors seront possibles le redressement économique du Liban et l’arrêt de l’exil massif des jeunes, deux facteurs vitaux pour un avenir prospère. L’aberration libanaise est alimentée par le fait que nous ne sommes pas en train de chercher un homme d’Etat, mais tout d’abord un Maronite, constitution bloquante oblige. Ensuite, parmi les Maronites, nous cherchons un homme qui plaise à tout le monde, ce qui revient à «nommer» à la tête du pays une personne influençable et manipulable. Le pays ne sortira jamais du risque de guerre, avec ses crises récurrentes, tant qu’il conservera ce système politique confessionnel.

Pourquoi ne pas oser revoir la Constitution ? Pourquoi avoir peur d’une laïcisation tout en conservant traditions historiques et libertés individuelles ? Que craindre d’une élection du meilleur candidat, qu’il soit musulman, chrétien, agnostique ou athée ? Car c’est bien d’une élection dont il est question et non d’une nomination. Ne pas nous laisser manipuler une fois de plus par ceux qui veulent désigner un président tel un roi qui nomme un gouverneur dans une province, c’est marquer notre volonté de recouvrer notre souveraineté. Certes, on ne met pas en œuvre de tels principes du jour au lendemain. Cela dépasse la notion d’amendement : c’est une remise en question des grandes lignes de la Constitution. C’est même, n’ayons pas peur des mots, une remise en cause de la mentalité libanaise. Mais nous n’en sommes pas là. Pourtant, dans ce contexte, l’idée d’un mandat de transition n’est pas incongrue si nous voulons nous donner le temps de changer les choses. Non, pour l’instant, les pressions exercées par les dictatures étrangères nous bâillonnent et nous forcent à focaliser tous nos efforts sur l’urgence à combler ce soi-disant vide institutionnel, au risque de nommer ou désigner ou imposer n’importe qui pour six années de contemplation passive. Alors que nous pouvons profiter de cette période critique pour amorcer un tournant majeur dans l’histoire de notre jeune pays de 64 ans.

Auteur de Paris-Beyrouth, éditions Tamyras.

http://www.liberation.fr/rebonds/302837.FR.php
© Libération

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>> Vers l'Avenir - toutes éditions, 02/12/2006, page 7: Fouad CHAMAS Futur échevin liégeoisPS, d'origine libanaise " Il faut instaurer un État laïc "

Après la démonstration de force des pro-Syriens, redoutez-vous une guerre civile au Liban ?

Aujourd'hui, la situation est très critique. Je crains fort que l'on bascule à nouveau dans la guerre civile car tous les éléments sont réunis. La manifestation de vendredi montre qu'un nombre non négligeable de personnes suivent l'opposition. De son côté, le mouvement du 14 mars (une alliance constituée après l'assassinat de Hariri contre la présence syrienne, NDLR) rassemble également beaucoup de monde derrière lui. Et chaque courant est lui-même divisé. Il y a des tensions chez les chrétiens entre les partisans du général Aoun, allié au parti chiite pro-syrien Hezbollah, et ceux qui adhèrent au mouvement du 14 mars. Chez les Druzes, on retrouve des pro-mouvement du 14 mars et des pro-Hezbollah. Et les Sunnites soutiennent le mouvement du 14 mars.

Le Liban est dans une impasse ?

Je le crains. La guerre civile a commencé comme cela en 1975. Je l'ai vécue et je n'ai jamais compris - le peuple libanais n'a jamais compris - pourquoi on en était arrivé là.

Toutes les religions sont présentes au Liban et chaque communauté se sent en minorité. Même les Arméniens qui ont un ministre au gouvernement en revendiquent un deuxième. Tout le monde se sent minoritaire, tout le monde veut donc se défendre et dispose de sa propre armée. C'est pourquoi le Liban relève toujours d'un conflit et n'a jamais la paix.

Comme le Liban peut-il s'en sortir ?

Le seul moyen d'en sortir est d'instaurer un État laïc, une claire séparation entre le pouvoir religieux et le pouvoir de l'État. Mais ce sera très difficile, en raison de la Constitution. Chez nous, par exemple, il n'y a pas de mariage civil, on se marie chez l'imam ou chez le curé.

Une intervention des Européens serait la bienvenue pour mettre tout le monde autour de la table de négociation. L'Europe peut forcer la négociation et empêcher la guerre civile.

La solution passe aussi par la présence d'une force multinationale, comme celle déployée au Sud-Liban, si tout le monde est d'accord. Mais le Hezbollah n'en veut pas.

Interview : C.D.

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>> Le Soir, 09/12/2005, page 20: Nasri SAYEGH, penseur laïc en terre musulmane

Nasri Sayegh, penseur laïc en terre musulmane

Hier soir, c'est Nasri Sayegh, écrivain libanais, professeur de philosophie et de civilisation arabe à Beyrouth, qui était l'invité du Grand Jury RTL-Le Soir.

« Cela fait un siècle et demi que la laïcité s'est implantée au Liban », expliqua l'invité. Malheureusement, dans tout le Moyen-Orient, les mouvements religieux ont pris le dessus. Mais l'amalgame entre religion et État n'est pas pour autant une caractéristique de l'islam : de nombreux penseurs islamiques l'ont dit et écrit. »

Le fait que l'extrémisme religieux gagne chaque jour du terrain dans cette partie du monde navre le philosophe laïc.

« Hélas, commente-t-il, les régimes arabes qui ont prétendu imposer la laïcité (en Irak ou en Syrie, par exemple) étaient des régimes dictatoriaux, soutenus par l'Occident. Ce faisant, l'Occident n'a pas protégé les idéaux laïcs, mais bien certains régimes, pour des raisons économiques. Dans ces conditions, la population a trouvé réconfort auprès de groupes comme les Frères musulmans, qui proposent des bourses, des hôpitaux... »

« Ces régimes dictatoriaux, poursuit Sayegh, ont détruit le passé et le présent, mais également l'avenir, la possibilité d'un « autre chose ». Quant à l'Occident : on ne largue pas la démocratie avec des bombes au phosphore ! La démocratie n'est pas un produit que l'on introduit dans un marché. »

Et en Belgique : comment réagir face à la montée d'un islam politique dur ?

« Il y a plusieurs formes d'islamisme, répond Nasri Sayegh. Celui qui a recours à la force aveugle est celui contre lequel il faut lutter, de manière sécuritaire. Mais il faut également considérer les problèmes politiques et sociaux ; il faut dialoguer avec les gens qui sont avec vous, en Belgique. Il faut qu'ils soient pleinement belges, sans aucune discrimination. Toutes les politiques du ghetto et de l'exclusion ont échoué. »

William Bourton

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Dernière modification : 15.05.2011